Capucine et Breana

« Une soirée entre soeurs »

Après avoir reçu des textos de Capucine, ma petite sœur, j'avais fini de manger et rangé mon appart à la va-vite et m'étais préparée tellement vite que j'étais persuadée que les yeux fermés, ç'aurait donné le même résultat. Une fois prête, je me dirigeais alors chez elle, une bouteille de Coca Cola dans un sac en plastique, entourée DVD qui traînaient chez moi depuis un certain temps, et que je n'avais soit pas vus, soit vus qu'une seule fois, ce qui ne me suffisait pas à dire que je connaissais le film ou simplement que je les avais regardés, ma moyenne étant de trois vues environ.
Malgré le temps qui ne donnait pas envie de sortir, j'avais décidé de marcher jusqu'au numéro 367, soit l'appartement de ma petite sœur. Je devais avouer que je n'avais pas pris le soin de me faire belle non plus, j'étais simplement maquillée du matin et avais attaché mes cheveux en une queue de cheval lâche après les avoir rapidement démêlés.
J'arrivais rapidement devant chez elle. Je retrouvai facilement le chemin que je connaissais par cœur parce que je l'empruntai assez souvent quand j'allais faire les boutiques avec Capu. Arrivée devant sa porte, je toquai comme j'en avais l'habitude, et j'attendais qu'elle vienne m'ouvrir. 

Fiche par Blueberry

Capucine et Breana

« Une soirée entre soeurs »

J'avais conscience que j'arrivais bien plus tôt que prévu. Mais c'était plus fort que moi, je n'avais rien à faire, il fallait que je m'occupe. Mon appartement étrangement vide aujourd'hui, l'occasion s'étant présentée à moi je ne pouvais que sauter dessus. Ou du moins, en profiter tout au plus. Seulement quelques secondes après avoir sonné, Capucine vint m'ouvrir, tout sourire. Je m'en voulais un peu de la presser à ce point, mais pour une fois, j'avais d'abord pensé à ce que je voulais faire plutôt que comment les autres allaient faire pour que je sois avec eux. Avec une pointe de remord, je me mordais la joue, la culpabilité grandissant peu à peu.
Capucine m'invita à entrer, ce pour quoi je ne me fis pas prier. Elle prit ma veste qu'elle posa sur le porte manteau tandis que j'avançais doucement vers le salon, mon sac plastique toujours à la main, sans forcément m'en rendre compte. Ca va toi ? Tu veux boire quelque chose ? Je lui souris. Ca va, merci. Et toi? Je haussais alors les épaules Euuuh ... C'est alors que je me rappelais que j'avais un sac plastique et qu'il n'était pas fait pour rester toute la journée -ou plutôt la soirée- accroché à mon bras, pendant bêtement. Tiens, c'est pour toi. Du coup, oui, je veux bien un verre d'eau pour l'instant, s'il te plaît. Je la regardais toujours en souriant. J'avais l'impression d'être parfaitement à l'Ouest, mais j'avais l'habitude en ce moment. Je la regardais un instant. J'avais l'impression de ne pas l'avoir vue depuis un long moment et j'étais heureuse de la voir, même si ce n'était qu'une simple impression qui n'avait pas forcément lieu d'être.

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« Une soirée entre soeurs »

Je ne pus m'empêcher de sourire à ma soeur. Ca me faisait tellement plaisir de la voir que j'étais prête à sauter par tout pour montrer mon ravissement. Mais je me retins tout de même, au moins pour la forme, même si je me doutais qu'elle n'aurait pas forcément mal réagis si j'avais agis ainsi. Alors que nous étions assises sur le canapé, son chat vint se blottir contre mes jambes. Capucine me fit remarquer que "lui aussi était content de me voir". A cette affirmation, je manquais de m'étouffer de rire, mais essayai tout de même de le cacher, ne voulant pas non plus froisser ma petite soeur, bien qu'il n'était pas certain que ça l'énerve.
Je bus un peu d'eau que Capucine venait de ramener dans un verre avant d'imiter ma petite soeur et de le reposer sur la petite table basse du salon. Ma cadette me demanda ce que j'avais à lui raconter. Si je m'étais écoutée, j'aurais dit rien du tout. Mais en même temps, j'aurais pu raconter ma vie pendant toute la journée sans m'arrêter, sauf pour boire. A l'exception près que ce n'était pas vraiment mon genre d'étaler les choses qui n'intéressent personne et qu'on préfère garder pour soi. Pas grand chose tu sais. Le même train-train quotidien que d'habitude, que ce soit chez moi ou à la librairie. Sauf ce temps qui m'exaspère ... rajoutai-je en un soupir Et toi alors? lui demandai-je.

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« Une soirée entre soeurs »

Je regardais ma soeur, les yeux ronds. La réflexion sur le voisin m'avait plus que surprise étant donné que je n'avais pas compris les raisons de sa réflexion. Pourquoi donc? lui demandais-je, à la fois étonnée, surprise, mais aussi curieuse. Alors que Capucine regardait au travers de la fenêtre, je l'imitais rapidement, observant aussi ce temps gris, qui me donnait trop souvent la nausée et l'envie de mourir chez moi, au chaud et surtout, au sec. Si elle se faisait au temps, décidément, moi je n'y arrivais pas. J'aimais le soleil. Nous n'en avions déjà pas beaucoup à Londres, mais malgré le temps qui s'était écoulé depuis notre emménagement dans cette ville, je ne pouvais m'empêcher de regretter sans cesse l'Angleterre et de maudire chaque jour un peu plus cette pluie à laquelle, moi, je ne m'y faisais pas.
Capucine passa ses cheveux derrière ses oreilles et me regarda alors avec des yeux qui n'annonçaient rien de bon pour moi. Sauf que quand elle me demanda ce qu'elle voulait, je faillis lui rire au nez. J'eus d'ailleurs beaucoup de mal à me retenir, mais j'y arrivais tout de même sans qu'on ne le sache. Tu es bien curieuse aujourd'hui, la taquinai-je Donc pour te répondre, non, je n'ai pas trouvé. Mais je n'ai pas cherché non plus, lui dis-je en pensant alors au "mâle", comme disait si bien ma soeur, que j'avais le plus aimé jusque là et qui m'avait simplement lâchée quand les choses s'étaient compliquées.

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« Une soirée entre soeurs »

Les yeux toujours tournés vers Capucine, j'étais de plus en plus amusée par ses réflexions. J'avais tout de même l'impression qu'elle tentait de me caser, ce qui, en soi, me faisait plus que rire. "La moindre fille"? Donc tu es déjà sous son charme je suppose, la narguais-je avec une fierté mal contenue et qui n'avait pas forcément lieu d'être. Mais bon, si tu me le présentes, on verra peut-être. J'aimais bien rentrer dans son jeu même si ce n'était pas ma tasse de thé.
Alors qu'elle me demandait ma situation amoureuse, qu'elle essayait de se nier le fait qu'elle était curieuse, elle sourit de façon angélique. Je ris légèrement avant de répondre à sa réflexion. Ceux qui disent ça, ce ne seraient pas, par hasard, les plus désespérés ? Je haussais un sourcil, peut certaine de la véracité de la citation, mais également de celle de ma phrase.
Je me tournais alors de quelques degrés de plus vers ma petite sœur, tout sourire, afin de lui faire un peu plus face. Mais dis-moi... et toi, côté cœur, où en es-tu ?

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« Une soirée entre soeurs »

Je ne pus m'empêcher de rire à la rectification de ma soeur qui l'excluait de son affirmation précédente comme quoi toutes les filles tombaient sous le charme de son voisin. Pour ma part, je ne savais pas si c'était un de ses voisins ou non, mais je croisais régulièrement un 'jeune homme' dans son immeuble -mais également dans la rue bien sûr- que je trouvais vraiment craquant et mignon. Mais je n'osais pas vraiment en parler à Capu, de peur d'être ridicule si je lui avouais que j'avais une sorte de béguin pour un inconnu.
Et puis j'avais probablement des sentiments contradictoires vu que j'aimais encore, au moins un peu trop, celui qui m'avait mise enceinte un peu moins de dix ans auparavant.
Il faut y croire. La phrase de ma sœur résonna dans mon esprit jusqu'alors absent. Je lui adressai un petit sourire. J'y croyais, elle le savait sans doute, je croyais en l'amour, c'était une chose sûre. Mais cette phrase ne me revenait décidément pas. Même si je la trouvais assez vraie en soi.
Elle me raconta alors brièvement sa dernière mésaventure amoureuse. Je commençai de plus en plus à me persuader, notamment avec cette affirmation, que tous les mecs étaient des cons. Même si, avec une légère pointe d'ironie dans le coin de ma tête, j'espérais qu'il y avait des exceptions. Ma pauvre, tu as vraiment pas eu de chance pour le coup...  Je compatissais. Réellement. Après tout, j'avais aussi connu ce genre de chose, même si ce n'était pas pour une autre fille, mais juste pour de la lâcheté.
Je tentai de changer de sujet. Tu veux qu'on regarde quoi comme film pour commencer? lui demandais-je, croisant les doigts pour que ce soit un film que je n'avais pas déjà vu plusieurs fois, même si c'était déjà peine perdue vu que je les avais tous regardés au moins une fois.

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« Une soirée entre soeurs »

Je regardais un instant ma petite soeur. Me demander de choisir parmi les genres énoncés était pire qu'une véritable torture. En effet, j'avais amené deux ou trois DVD de chaque, espérant de tout mon coeur qu'elle ferait elle-même le tri et qu'on regarderait ce qu'elle aurait décidé. Mais décidément, ça n'allait pas être ainsi. Tant pis après tout, la prochaine je n'aurais qu'à me décider avant et à ne pas me pointer chez elle avec une pile incroyable de DVD (Et encore! Par rapport à ce que j'avais chez moi, ce n'était pas pourtant beaucoup).
Je l'écoutais silencieusement énoncer les films qui lui avaient plus jusque là. Love Actually, j'étais fan! Mais c'était probablement le film que j'avais plus regardé dans toute ma vie depuis que je l'avais acheté. Pearl Harbor, j'avais beaucoup aimé, mais sans plus non plus. Ce n'était pas vraiment mon film préféré. Quant à La Ligne verte, rien qu'en y pensant, je me mordais la lèvre. J'en avais tant entendu parlé et ne l'avait pourtant jamais vu. J'avais pourtant lu le livre pendant mes heures perdues à la librairie quand il n'y avait pas de clients, et j'en étais tombée littéralement amoureuse, bien que le sujet qu'il traitait ne me plaisait pas forcément à la base. Probablement était-ce le style d'écriture de Stephen King dont je raffolai un peu plus à chaque fois que je lisais ses écritures?
Je fis la moue un tout petit moment. La Ligne verte? Pourquoi pas ? Sinon, après on pourrait regarder Orgueil et Préjugés ou Prince of Persia ? lui demandais-je, un peu honteuse. C'était deux registres totalement différents, mais je les aimais beaucoup, tant l'un que l'autre, le considérant personnellement comme des chefs d'oeuvre.
Son regard dériva vers nos verres. Et elle me demanda si je voulais manger ou boire quelque chose. Je haussais alors les épaules. Attends, je vais chercher la bouteille de coca si tu veux!

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« Une soirée entre soeurs »

Je souris un instant. Je savais que Capu aimait bien Jake Gyllenhaal et elle n'était d'ailleurs pas la seule. Je ne savais pas si c'était le cas d'Amaury, mais au niveau des filles, ça devait être de famille après tout !
J'allais donc chercher la bouteille de Coca Cola que j'avais laissée dans le sac plastique, prenant soin de jeter celui-ci dans la poubelle et de ne pas le laisser traîner comme j'avais l'habitude de faire à chaque fois que j'en avais un chez moi. Il fallait d'ailleurs souvent que Damon me reprenne quand j'agissais ainsi. C'est donc avec un petit sourire que je jetais le sachet, pensant fièrement que pour une fois, on n'avait strictement rien à me reprocher. Ouf!
Capucine se rendit également dans la cuisine, une fois que j'en étais sortie surtout, et elle rapporta un plateau pleins de bonnes choses, si tant est que ce qu'elle apportait pouvait un jour être bon à la santé. J'aperçus ses muffins. Je savais qu'elle en cuisinait, et j'aimais toujours en manger. C'était probablement quand j'étais avec ma petite soeur que je faisais le moins ma fine bouche. Ca et lorsque je n'avais pas l'envie de bouger de devant ma télé quand je rentrais du boulot et que je mettais un film qui me plaisait. Un paquet de chips me suffisait amplement dans ces cas-là.
Capucine lança le DVD à l'aide de la télécommande et me conseilla de me préparer à pleurer. Du coin de l'oeil, je vérifiais que le paquet de mouchoir n'était pas loin. En temps normal, je me serais méfiée de quelqu'un qui me prévenais comme elle l'avait fait. Mais cette fois-ci, la réflexion me faisait sourire tout de même.

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