Non, je n'ai rien vu et surtout rien lu

Assise devant ses cours de biologie animale, leyla tentait de se concentrer pour réussir son prochain examen. Elle avait beau lire et relire le fonctionnement de la digestion chez le chat, elle était incapable d'en retenir plus de la moitié. A peine les avaient-elles lus que les informations disparaissaient emportées par une certaine déconcentration. Cette déconcentration se nommait Noah. Rhaa qu'est qui l'énervait à venir dans ses pensées, il ne pouvait pas rester éloigné d'elle pendant deux secondes. Même quand il la laissait tranquille de manière physique, il fallait qu'il hante ses pensées. La jeune femme soupira avant de refermer son classeur. Aujourd'hui c'était mort, elle n'arriverait à rien. Elle ne pensait qu'à cette fille, à l'histoire qu'ils avaient dû avoir ensemble et ne pouvait s'empêcher de se dire que ça devait être génial d'être aimé de cette façon. Leyla avait beau réfléchir à la question. Son frère ne lui avait jamais parlé d'une fille si importante dans la vie de Noah. Peut être qu'il ne lui en avait pas parlé ? Pourtant, ils étaient du genre à tout se confier. Leyla était assez douée pour faire parler son frère. Disons qu'elle avait un don tout particulier pour lui tirer les vers du nez. Mais quand elle avait tenté de lui en parler durant une brève disparition du beau brun. Il lui avait répondu que Noah n'était pas le genre de mec qui roucoulait et qu'elle devait se le mettre en tête. De quoi la refroidir pour trois secondes. Bien sûr, il en fallait plus pour empêcher Leyla de continuer sur sa lancée. Très bien, elle se passerait de l'aide de son frère. Si lui n'y croyait pas, elle, elle y croyait. Elle aurait pu lui montrer la lettre, mais ce n'était pas vraiment son genre. Elle s'en voulait déjà de l'avoir lu. Ce n'était pas à elle, ça ne lui était pas destinée. En toute logique, elle aurait dû la laisser de côté et passer son chemin. Sa curiosité avait été trop forte. De toute façon quand il s'agissait de Noah, elle avait tendance à oublier quelques-uns de ses principes. Cette lettre lui semblait être une sorte de cri au secours. Noah projetait-il de se suicider ? Non!!! il ne pouvait pas lui faire ça. Elle en faisait peut-être un peu trop. Le pire c'est qu'elle avait pris la lettre en photo avec son portable pour pouvoir la relire. Espérant y trouver quelque chose de plus, un truc entre les lignes qu'elle n'avait pas trouvé lors de sa première lecture. Bien qu'incapable de se souvenir de ses cours, elle se souvenait parfaitement de ce qu'il avait écrit dans sa lettre, comme quoi la mémoire peut être très sélective. La jeune femme sortit rapidement son portable. Milan ou Noah n'allait sûrement pas tarder à venir la sortir de sa chambre, elle était pas sortie de la journée faisant mine de réviser pour éviter de regard Noah dans les yeux. Elle avait peur qu'il remarque qu'elle cachait quelque chose et vu ses capacités pour le mensonge, elle préférait éviter. Certaines personnes mentent comme elles respirent. Elle quand elle ment c'est écrit en rouge sur son front et en plus ça clignote.

Désormais vautré sur son lit, elle avait balancé ses cours par terre, attrapé une feuille blanche et s'était mise à écrire des mots par-ci par là. Rha, il n'aurait pas pu être plus explicite dans sa lettre. Elle comprenait que dalle, comment pouvait-elle retrouver cette fille sans comprendre le fin mot de l'histoire. Et en plus bien sûr, il avait omis de mettre son nom. Ce qui est assez stupide. Comment voulait-il qu'elle lisse cette lettre sans lui adresser ? Et comment voulait-il lui envoyer s'il était mort ? Et puis c'était qui « il ? » Un plan à 3 ??? Non, non pas possible... Elle était en train de se faire des films. Il était quand même pas le genre à faire des plans à 3 ? l'idée la dégoutta à tel point qu'elle fit semblant de vomir. Des bruits de pas venant vers sa chambre la firent sursauter. « ... merde » Elle balança sa feuille, balança son portable sous son oreiller et plongea pour attraper ses cours avant d'attraper son livre - a l'envers- pour faire semblant d'être en pleines révisions ..

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Non, je n'ai rien vu et surtout rien lu

Il y a une semaine, ça faisait dix ans, jour pour jour, seconde pour seconde que j'avais subit cette opération. Etonnamment, d'après les médecins, elle avait marché, peut-être même un peu trop, et ce n'était pas normal. Ou étrange. Ecouter aux portes avait toujours été mon plus grand défaut. Et déjà à cet âge-là, je ne respectais rien. Je vivais donc avec ce poids sur ma conscience, comme quoi hein. Vivre avec cette épée de Damoclès en perpétuel équilibre au-dessus de sa tête, ne sachant pas quand tout allait finir. Parce que oui, même si j'ai abandonné mes études, même si je ne fais que fumer et boire, il n'empêche que j'ai fais des recherches, et que l'on ne nous dit jamais tout. Ce genre d'opération, si en apparence tout fonctionne bien, on peut lâcher à n'importe quel moment. On peut claquer en tournant le coin de sa rue. Rien n'est save, et encore moins la vie. Il m'en a fallu du temps pour avoir le courage de décrypter les paroles de ces médecins. Finalement, j'aurais mieux fait de ne pas chercher. C'est encore pire qu'avant. Malgré tout ce que je montre, ma plus grosse peur, c'est de claquer, avant d'avoir pu accomplir tout ce que j'ai sur ma liste. Mais ma liste n'est pas longue, le temps nous rattrape trop vite. Mais bon, à quoi bon ressasser ses anciens souvenirs. Le temps vivra, le temps verra. Je finirai de toute façon par mourir de quelque chose. Parlons plutôt du temps présent. Oh et quel temps. Depuis un peu plus de trois jours, Milan et sa sœur logent chez moi. Je ne pourrais plus vous dire la raison. Parents partis en voyage, rénovation de leur maison, je n'en ai strictement aucune idée. Quand Milan m'a fait part de sa demande, j'ai juste dit oui. Après tout, je lui accorde tout à celui là. Vraiment tout. Il dormait dans le salon, et sa sœur, Leyla, dans la chambre d'ami. Enfin, une sorte de bureau où j'avais aménagé un lit. Oh bien sur je lui avais proposé de venir dormir dans mon lit mais... elle avait refusé. Ah ces filles, toujours à croire que nous, hommes, avons de mauvaises intentions... Bon allez, d'accord, la plupart du temps, c'était vrai. Leyla. Un vrai phénomène à elle toute seule. Je l'aimais bien. Elle me faisait rire, et ne pouvait s'empêcher d'être comme une petite fille dès que je lui parlais. A croire qu'elle n'avait pas de langues. Depuis le temps que je connaissais les Jones, je n'avais entendre le son de sa voix que.. deux, trois fois. Tout le contraire de son frère, non de non, un vrai moulin à paroles. Elle restait souvent à l'appartement. On avait beau lui proposer de se joindre à nous quand on sortait en boîte, ville, rien à faire, elle ne bougeait pas de ce studio. Toujours plongée dans ses cours. Bon, je n'arrangeais rien dans son chemin de l'extraverti-sation, ouais ça ne veut rien dire mais on s'en branle, car je m'amusais à entrer dans sa chambre n'importe quand. Juste pour la surprendre, la faire rougir, la voir baisser les yeux. C'était mignon. En cette fin d'après-midi, on se remettait doucement d'une sortie plutôt arrosée de la veille. Et on n'avait pas vu la petite brune de toute la journée. Mon cerveau pulsait dans tous les sens. Je dois dire qu'alcool et drogue ne faisaient pas spécialement bon ménage. Surtout quand on avait - a - un problème au cœur, ahah, ironie. J'avais bien besoin d'un médoc tiens. Je me levais de mon fauteuil, où Milan s'était rendormi. Ahah, le con. Alors que je me dirigeais vers la salle-de-bains, je passais devant la porte de la plus jeune fille des Jones. Un sourire sadique pris forme sur mes lèvres et sans plus prévenir, j'ouvris la porte. Fucking hell. Toujours à étudier. « T'en as pas marre de toujours étudier ? Les joints existent pour se détendre tu sais. » Je n'attendais pas spécialement de réponses de sa part, connaissant son amour de la carte du muet. Je m'avançais vers elle avant de me laisser choir sur son lit, écrasant à moitié ses jambes. Ouais, j'étais quand même pas si gros hein. J'avais même tout le contrôle sur son frêle corps... Noah, putain, stop. Je ris pour moi même. « C'est à se demander si tu es vraiment si intelligente que ça... L, Leyla, ton livre est à l'envers. Fausse blonde. » Ouais. Vous vous demandez pourquoi j'ai failli rester sur L. Y a quelques semaines, mort défoncé, j'ai.. J'ai en quelques sortes pris conscience que la petite sœur de mon meilleur pote me plaisait. Enfin, pris conscience, disons que ça ne me dérangerait pas de l'avoir dans mon lit. Surtout que je lui ai même écrit une lettre. La bonne blague! Enfin, je mets ça sur le compte de la drogue, n'est-ce pas ? Non ? Si ! Oui, voilà. Totalement.

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Non, je n'ai rien vu et surtout rien lu

Pourquoi avait-elle accepter de suivre Milan ? Mais pourquoi ? Si seulement elle avait été plus intelligente. Après tout, c'était pas si mal d'aller passer du temps chez la soeur de sa mère : Tante Alberta. Un léger sourire se dessina sur son visage. Non elle était mieux ici. Par contre, les jumeaux devaient être en train de faire leur lit au carré pour terminer par étudier la théorie de Darwin. Tante Alberta était une ancienne militaire. Aller chez elle avait toujours été la pire punition de la fratrie Jones. Alors entre cea et partir chez Noah le choix était rapide. Surtout quand on a qu'une envie s'est d'être près de lui. Leyla avait juste oublié un petit détail. Noah et son frère étaient incapables de rester sobre. Ils passaient leur temps à sortir, à coucher, à boire et elle préférait ne pas penser au reste. Elle, elle restait comme une conne dans ce petit studio à étudier ses cours. En tout cas désormais elle connaissait tout de l'immunologie du lapin, un grand pas pour son avenir. En fait elle s'emmerdait vraiment. Dans son petit monde rempli de papillons bleus et de lapins roses. Elle s'imaginait passer ses soirées en compagnie de Noah et de son frère devant un Monopoly ou un film d'action genre Iron Man. Elle avait bien regardé Iron man mais toute seule en compagnie d'une boite de pop corn et du chat du voisin qu'elle avait subtilisé pour la soirée. Bref qu'elle soit là où chez elle cela ne changeait rien. C'était même pire, car elle voyait les dommages en direct. Voir Noah dans des états pas possible la mettait hors d'elle. Elle avait envie de lui sauter dessus pour lui faire comprendre qu'il était pas tout seul dans ce putain de monde et que certaines personnes n'avaient pas envie qu'il y passe. Les choses étaient différentes avec Milan. Elle le connaissait assez bien pour savoir qu'il n'irait jamais trop loin ce qui n'était visiblement pas le cas de Noah. Leyla avait le chic pour s'attirer des plans foireux alors qu'elle cherchait toujours à les éviter. Pourquoi avait-elle craqué pourlui. Etait ce à cause de son côté bad boy ? De ses yeux profonds ? Ou de son corps d'Apollon ? Sûrement un peu de tout. Même si elle ne parlait pas beaucoup, Leyla avait les oreilles partout et elle aimait sa façon de penser, enfin quand il était sobre ce qui était finalement assez rare.

Toujours assise sur son lit, son coeur s'était élancée dans un 500 mètres pendant que la jolie demoiselle tentait en vain de diminuer la vitesse de ces battements. Celui-ci bien décidé à n'en faire qu'à sa tête accéléra de plus belle quand la porte s'ouvrit pour laisser apparaître l'objet de tous ses désirs. Quand elle l'entendit parler de l'autre côté de la porte, elle pouffa de rire. Si seulement il savait. Elle perdit rapidement son sourire quand elle comprit à sa voix qu'il n'était pas très net. Allez encore bourré... Elle ne put pas s'empêcher de le regarder avec un dépit. Quelques secondes plus tard, monsieur s'écroula sur ses jambes. Elle vira au rouge tomate avant de retenir un grognement digne d'un dragon en rage. Il ne se gênait vraiment pas ! Rha qu'il dégage et vite, elle détestait le contact physique encore plus quand celui-ci lui donnait des envies pas recommandables. Même comme ça, elle le trouvait divin. Oui, elle était totalement folle. Elle pinça ses lèvres remarquant alors que son livre était légèrement dans le mauvais sens. Puis elle reprit contenance avant de reprendre sa -lecture- « J'entraîne ... mon cerveau, tu devrais peut-être essayer ? Enfin s' il en est capable, vu que tu es encore ravagé » C'était sûrement la première fois de sa vie qu'elle lui parlait autant. Mais fallait pas trop pousser le bouchon. Qu'il vienne la voir,Ok, c'était avec plaisir ,mais pas comme ça. 

Pas besoin de demander ou était son frère il devait être en train de se vider ou de dormir pour se remettre de ses émotions. Sans vraiment s'intéresser à son état, elle recula ses jambes avant de tenter de le pousser pour retrouver un certain espace de vie. « Tu sais que tu pus ? » Ah oui il puait, mais vraiment, entre joint et alcool c'était la totale. Ça lui donnait presque envie de vomir. Comment pouvait-il boire autant ? Dire qu'elle au bout d'un verre de cidre, elle avait déjà chaud. De toute façon, elle n'avait jamais ressenti le besoin de boire. C'était une fille bien, enfin c'était ce qu'elle aimait se dire. En toute logique, elle aurait dû tomber amoureuse d'un étudiant en médecine bien sous tout rapport, mais bien entendu elle avait jeté son dévolu sur lui. A ce moment, Leyla  comprit qu'elle n'arriverait jamais à le sortir de sa tête, elle était trop accro.

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