Mes yeux sont rivés sur la fenêtre. Le paysage défile. Je ne sais pas où je vais. Nous allons arriver dans ta futur maison ma chérie. Ma chérie. Je ne suis pas sa chérie. Loin de là. Je n'ai pas envie d'y aller. Je retiens mes larmes. ça ne fait même pas six mois qu'ils sont morts: papa, maman et Elena. Et ils veulent déjà que j'ai une nouvelle famille ! Impossible. Ces personnes ne feront jamais parties de ma famille. Ils ne sont rien pour moi. Seulement de simples inconnus. Je ne veux pas aller chez eux. J'étais bien à l'orphelinat. Au moins, j'habitais encore le Mexique. A présent, je vais habiter aux USA. Quelques heures que j'ai tout quitté et tout me manque déjà. Ce n'est pas humain d'arracher à une fille de douze ans toutes ses habitudes, à son pays, aux siens. Nous voilà arrivés Alesya. Je regarde autour de moi et y découvre une maison plutôt modeste. Enfin pas aussi modeste que la mienne, celle que j'avais avec MA famille. Et même si cette maison à l'air mieux, je sais que je m'y sentirai mal. Je descends de la voiture. Harry me porte ma valise. Une nouvelle vie commence. Une vie que je vais détester.

Alesya Sanchez ? Je me retourne et découvre un jeune homme. Je l'ai déjà vu. Croisé au lycée. Je mange mon repas dans la cours, rempliée sur moi même. Inaya n'est pas là aujourd'hui. Elle est malade. Du coup, je me retrouve seule. Les élèves ne m'aiment pas. Je suis mexicaine, je ne viens pas d'ici et je suis "bizarre" selon eux. Les professeurs ne m'aiment pas non plus. Je suis trop bordélique à leur goût. Ce n'est pas de ma faute si le lycée ne m'intéresse pas. Si je n'ai pas envie de rester le cul sur une chaise. Moi, ce que j'aimerai, c'est pouvoir retrouver ma vie d'avant. J'aimerai retrouvé mon Mexique, ma vie d'autrefois. Mais ce n'est pas possible, je le sais.
Il s'installe à côté de moi et sort son sandwich. Je le dévisage. Qu'est-ce qu'il me veut ? Moi c'est Dereck. Je ne lui réponds pas. Je n'ai pas envie de perdre mon temps avec un mec pareil. C'est le genre de gars qui a toutes les nanas à ses pieds. Le gars qui fait craquer une fille en deux secondes. Mais qui n'a rien dans la cervelle. Moi, il ne m'aura pas. Je suis bien trop intelligente pour lui. Tu sais, ça fait un moment que tu m'as tapé dans l'oeil. Je ris. Quel tact, au moins il n'y va pas par quatre chemins. Ce n'est pas réciproque, désolée. Je fini la dernière bouchée de ma salade, me lève et commence à partir. Quel goujat ! Il pense qu'il m'aura comme ça. Je ne suis pas le genre de fille écervelée qui tombe dans les bras de n'importe quel mec. Bien au contraire. Je suis même tout l'inverse. Je sens qu'il me suit. Hé, Alesya, attends ! Je ne voulais pas te faire fuir. C'est juste que .. c'est vrai quoi. Tu me plais et j'osais pas venir te voir. T'es pas comme toutes les autres filles. ça se voit. Et ça doit être ça qui m'attire. Tu voudras qu'on prenne un café ensemble à la sortie des cours ? Mon coeur chavire. Pourquoi ? Je pense qu'il a trouvé les bons mots. Tout simplement. Je me retourne, souriante. Je sors à 15h. Je t'attends à côté de ta voiture.

Alesya, fais attention ma puce. Dereck s'approche de moi et m'embrasse tendrement. Aujourd'hui, je risque ma vie, ma liberté. Mais ce n'est pas la première fois et ça ne sera sûrement pas la dernière fois. Je lui fais un clin d'oeil. Tout va marcher comme sur des roulettes. J'ai l'habitude maintenant. Je regarde la petite bande qu'il y a devant moi. Dereck, Antoine, Nathanël. Ils seront là à mon retour. Ils seront prêts à tout redistribuer alors que moi, mon travail sera fait. Un gros travail. Je dois aller chercher la cargaison dans une ville proche et revenir dans notre hangar. Tout ça sans me faire prendre des flics. Tu es sur que tu veux qu'aucun d'entre nous vienne ? Antoine me regarde tendrement. Je suis presque comme sa petite soeur. Et il a peur pour moi. Je donne une réponse négative. Je les sens pas les mecs là. Ils vont t'entuber, j'en suis sûr. Je m'approche d'eux pour les embrasser chacun leur tour, m'attardant sur Dereck. Et je pars.
Dégagez ou je tire ! Je pointe l'arme sur un des gars. Antoine avait bien senti le truc. Quand les gars ont vu une fille arrivée, ils sont de suite devenus fous. Ils ont essayés de m'embrasser, enfin l'un d'entre eux. Et j'ai sorti mon arme. Mais ça les a encore plus excité. Une femme qui sort une arme, qui fait des go fast. Et il faut avouer que je suis plutôt pas mal foutue. Un des gars s'approche de moi et me gifle. Sale garce ! Je ne vais pas m'en sortir, eux si ! Il en est hors de question. Après être tombée, je me relève. Je vise celui qui m'a giflé et je tire. Ses potes deviennent écarlate. Et sûrement que moi aussi. Il tombe à terre. Du sang coule de sa cage thoracique. Il ne bouge plus. Putain, on se casse ! Viens ! Et ils sont partis, me laissant un corps sur les bras.

Bonjour Mademoiselle Sanchez. Je suis le psychiatre de la prison.